Good bye, Lenin!
Chaque semaine, Rémi Sans Frontières part à la découverte d’un grand de ce monde. Cette semaine, c’est le Grand Schtroumpf, chef du village des Schtroumpfs, qui a accepté de se livrer pour nous au jeu des questions/réponses…
Rémi Sans Frontières : Aujourd’hui, nous poursuivons notre cycle Grands Dictateurs en recevant le Grand Schtroumpf. Bonjour, Grand Schtroumpf.
Grand Schtroumpf : Bonjour.
RSF : Coup d’Etat en Mauritanie, crise en Géorgie, oppression en Chine, guerres en Irak et en Afghanistan : le monde vit actuellement une période troublée. Pensez-vous que le salut peut venir d’une meilleure coopération internationale, ou êtes-vous partisan de politiques bilatérales et d’actions régionales pour mieux cerner les problèmes dans toute leur complexité ?
GS : Je pense que c’est schtroumpfement schtroumpfant.
RSF : Grand Schtroumpf, vous ne pouvez pas vous permettre de pratiquer ainsi la langue de bois ! Des dizaines de milliers d’internautes comptent sur votre sagesse et votre expérience, rappelons-le, de 542 ans aux plus hautes fonctions du village pour aider le monde à sortir de cette mauvaise passe.
GS : Mais qu’est-ce que j’en sais, moi ? Je vous signale que mon boulot ne m’a pas franchement préparé à faire face à ce genre de situation ! Je me contente de gérer une centaine de fêtards niais et oisifs qui n’ont absolument aucune conscience politique...
RSF : …Vous êtes directeur d’une école de commerce ?
GS : Hein ?
RSF : Euh… non rien. Alors Grand Schtroumpf, rappelons à nos lecteurs que si la notion de commerce vous est si peu familière, c’est parce que vous êtes l’un des derniers grands dirigeants communistes de cette planète, avec Kim Jong-il, Robert Hue et Hu Jintao - mais lui, ça ne compte pas vraiment. Figure paternaliste toute de rouge vêtue, vous avez mis en place une société sans argent et égalitaire, fondée uniquement sur le secteur public il est où le village des Schtroumpfs ?
GS : Dans le Cantal...Eh merde.
RSF : Ah, ah, je t’ai bien eu, vieux débris !
GS : Bon, on la finit cette interview ?
RSF : Ma véritable question était en fait très simple : pensez-vous que le communisme puisse rendre les gens heureux ailleurs que dans un village de bande dessinée pour enfants ?
GS : Non.
RSF : Même avec des maisons en champignon ?
GS : Non.
RSF : Même avec Olivier Besan…
GS : Non.
RSF : Bon…Poursuivons sur les orientations politiques de vos petits schtroumpfs. Je suppose qu’ils ne sont pas tous des fidèles de l’idéologie marxiste ? Il doit bien y avoir des schtroumpfs de droite, non ?
GS : Maintenant que vous le dites, on en avait un, dans le temps. Schtroumpf à talonnettes, qu’il s’appelait. Il a quitté notre communauté pour vivre dans la société humaine, plus favorable à ses idées. Il a même fait de la chirurgie esthétique afin de mieux s’intégrer. Par contre, pour la taille, ils n’ont rien pu faire.
RSF : Et qu’est-ce qu’il fait en ce moment ?
GS : Là ? Il paraît qu’il se prend pour Kennedy pendant la crise des missiles cubains.
RSF : Bigre… Dans un autre registre, et pour finir sur une note plus légère, y a-t-il un aspect de la vie quotidienne au village que vous trouvez particulièrement pénible, que vous aimeriez changer ?
GS : ça manque quand même un peu de gonzesses. Une schtroumpfette pour tout le village… J’ai les schtroumpfs comme des pastèques, moi.
Propos recueillis par Jean Brouille, responsable communication de Rémi Sans Frontières. La semaine prochaine, nous recevrons Christine Lagarde, ministre de l’Economie.